dimanche 27 novembre 2011

Au bas d'un portrait photographique de lui, Gérard de Nerval écrivit : « Je suis l'autre. »
























Ce bouquin (une longue nouvelle de 100 pages) évoque la fin tragique du poète, retrouvé pendu dans une des rues les plus sordides du Paris de janvier 1855, sans qu'on sache s'il s'était accroché seul ou avec de l'aide. Il souffrait de troubles mentaux et se croyait victime d'un autre lui-même, un dédoublement de sa personne... L'intérêt de ce petit roman réside dans ce que l'essentiel des faits insérés sont historiquement avérés. Un parallèle curieux est fait avec la fin également mystérieuse d'Edgar Allan Poe, des liens étonnants (des hasards ?) rapprochant les deux histoires.

























Gérard de Nerval par Nadar

What do you call it ?

Action Jackson

Albino Cave Dweller

Apple-headed Monster

Bald Hermit

Baloney Pony

Bavarian Beefstick

Beaver Buster

Beef Bugle

Big Jake the One-eyed Snake

Bilbo Baggins

Blood-engorged Mayonnaise Cannon

Blow Pop

Bob Dole

Bone Phone

Bowlegged Swamp Donkey

Breakfast Burrito

Bushwhacker

Captain Winky

Cattle Prod

Chicksicle

Chowder Dumper

Corndog

Crimson Chitlin’

Cyclops

Dangling Participle

Dick

Dingus

Dipstick

Dolphin

Doodle Dandy

Doughnut Holder

El Capitan

Excalibur

Fallopian Fiddler

Flapdoodle

Fleshy Winnebago

Fuckstick

Gash Mallet

Gherkin

Giggle-stick

Gully-raker

He Who Must Be Obeyed

Heat-seeking Moisture Missile

Hog

Homewrecker

Homo Erectus

Jojo The Circus Clown

Kidney-scraper

Kojak

Lickin’ Stick

Little Willy

Meat Musket

Menstrual Miner

Mr. Clean

Mr. Mojo Risin’

Muscle of Love

Nebuchadnezzar

Old Blind Bob

One-eyed Jack

Ovarian Pool Stick

Pajama Python

Purple-headed Womb Broom

Rectum Rooter

Schlongmaster

Schmeckel

Snapper Slapper

Squirmin’ Herman the One-eyed German

Strumpet Thumper

Taco Warmer

Tallywhacker

Thunderstick

Trouser Trombone

Verga

Verve Pipe

Vlad the Impaler

Wee Willy Winky

Whammy Bar

Whore Thermometer

Wiggle Stick

Womb Broom

Wongus
 
 
What it's all about ?

mercredi 23 novembre 2011

Quand les russes déjantent...

Autrefois, du temps des Soviétiques, ils étaient déjà turbulents, et moitié mal vus des autorités, ça s'appelait "le théâtre Licedei". Aujourd'hui, Semianyki, c'est à la fois une troupe et une école de théâtre. Ce spectacle, qui tourne depuis trois ans est joué par des diplômés de l'école. C'est un type d'humour particulier, qui a son langage propre, c'est vraiment original. Le public en prend plein la goule, au propre comme au figuré. Le final est grandiose.



Crédit photo : Teatr Semianyki

"Le portrait acide d'une famille frappadingue. Une lutte incessante pour le pouvoir entre le père alcoolique, qui menace de partir, la mère, enceinte, qui menace d'accoucher, et une armée de marmots déjantés et créatifs qui menacent de trucider père et mère pour exister. Sublime happy end dans un monde qui s'écroule, accouchement flamboyant, retour pétaradant du père prodigue, la famille survit au chaos et la vie continue! Ces clowns ne parlent pas et l'on comprend tout. Le plus bel hommage qui puisse être donné au Clown, à la fois traditionnel et contemporain, baigné d'une délicieuse sensibilité russe. Par la compagnie du Teatr Semianyki
Avec Olga Eliseeva, Alexander Gusarov, Marina Makhaeva, Kasyan Ryvkin, Elena Sadkova, Yulia Sergeeva"
(Extrait du site evene.fr)

Seconde séance ce soir à l'Odyssée de Périgueux



dimanche 20 novembre 2011

Andy Goldsworthy

est né en juillet 1956. Il a travaillé à 13 ans dans des fermes du Yorkshire et plus tard a entrepris l'étude des Beaux-Arts dans différentes écoles brittaniques. Installé aujourd'hui à Penpont, en Ecosse, il est un des créateurs de Land Art les plus en vue. Un documentaire vidéo superbe existe, c'est "Rivers and tides" (disponible à la BM de Périgueux...). On le voit à l'oeuvre, et on peut sentir ce qui l'attire, le contact avec les éléments, la combinaison de pleins de matériaux divers, la sensation du temps qu'il faut savoir prendre (il a de ces inventions qui ne peuvent voir le jour que dans des conditions métorologiques précises). Je vois surtout une forme poétique intense dans tout cela, il y a un côté à la fois incongru dans ses travaux, et parfaitement intégré au milieu.
























Il n'utilise que des matériaux trouvés en extérieur, est un maître dans l'art d'utiliser le gel pour coller/agglomérer les éléments (en particulier la glace elle-même), et crée des objets des plus basiques (ondulations dans le sable d'une plage) aux plus complexes (il est très fort dans les amoncellements -branches, rochers, morceaux de glace- qui tiennent debout on ne sait comment). Il fait systématiquement des photos de son travail, en cours et achevé. C'est souvent utile pour en garder la mémoire car il s'occupe beaucoup d'éphémère.

J'ai croisé, sur l'île de Vassivière, il y a plus d'un an, une de ses oeuvres...















































Cairn à Penpont



















Crédit photo : http://blueskyscotland.blogspot.com/2010/09/hightown-hill-and-bishop-forest-hill.html

On trouve aussi ces deux livres à la BM de Périgueux :

10 que faire en attendant la neige

Presser les bubons de la futilité jusqu'à ce qu'ils explosent à la gueule des badauds qui passaient là

Traquer les points gris de l'ennui qui s'entassent devant nos yeux quand les paupières tombent à demi, les flinguer sans pitié

Précéder les regards envieux en sortant les serpillères avant que tout cela ne coule en un jus scrofuleux

Tapisser son intérieur de bâton de TNT réagissant au moindre soupçon de faiblesse devant l'autorité imbécile

Déplier les pailles qui vont en tous sens chercher le bon air vivifiant de l'étranger

Respirer si fort pour se sentir seul au milieu de tous

Griffer le ciel à coups de sabre, qu'en tombent les lambeaux des vieilles modes sans cesse reprisées

Faire fondre les plombs de la stupidité, d'un regard doux qui ne cille pas

Laisser son coeur sortir les armes au moment de rejoindre le nid douillet

Faire table rase des neuf précédents dans le bleu gris laiteux où l'on sent que là-haut, les flocons sont déjà en chemin, et laisser advenir
un monde nouveau

samedi 19 novembre 2011

De la persistance des choses du passé

"... il y a des choses qui partent, il y a des choses qui restent. Avant, je pensais souvent que c'était ma mémoire. Tu sais. Il y a des choses qu'on oublie. D'autres qu'on n'oublie jamais. Mais ça ne se passe pas comme ça. Les lieux, les lieux sont toujours là, eux. Si une maison brûle, elle disparaît, mais l'endroit - son image - demeure, et pas seulement dans ma mémoire, mais là, dehors, dans le monde. Ce dont je me souviens, c'est une image qui flottait là, dehors, à l'extérieur de ma tête.Tu comprends, même si je n'y pense pas, même si je meurs, l'image de ce que j'ai fait, ou su, ou vu, sera toujours là dehors. Juste à l'endroit où ça s'est passé."

Toni Morrison, "Beloved", chapitre 3.

Traduction Hortense Chabrier et Sylviane Rué
Ed. Christian Bourgeois

jeudi 17 novembre 2011

Il faut cesser d'appeler le chien de Béa "Kiki" !

D'abord, il s'appelle Goa, ensuite, c'est pas parce qu'il essaie d'engrosser les coussins en velours noir du bord de la cheminée qu'il faut se moquer ! Tout le monde peut se tromper !

mercredi 16 novembre 2011

Fini les bluettes,

j'attaque Toni Morrison
"Beloved"...

Et puis Dennis Lehane

rederechef.
il est toujours aussi passionnant. Il y a une espèce de profondeur dans sa façon d'écrire, un parfum d'authenticité ou je ne sais quoi qui rend savoureux sa lecture. Pourtant, on n'y retrouve pas  les portraits si précis dans les images, les métaphores, les comparaisons qui rendent les personnages si vrais (comme dans "Shutter Island", ou  "Un dernier verre avant la guerre".
Mais c'est quand même très, très agréable...

J'ai mis le temps,

mais j'en avais deux sur le feu, que j'ai finis ensemble.

Murakami, derechef, avec cette nouveauté de la rentrée de septembre, qui est un gros succès de librairie. A Lyon, j'avais surpris un propos de libraire se plaignant de n'avoir eu que quelques exemplaires, partis très vite, et attendant une réimpression.
C'est chouette, c'est du Murakami en plein, avec ses artifices tirés d'un fantastique "léger", les espaces temps qui se détraquent, deux personnages étonnants, Tengo, le romancier en attente de publication, et Aonamé la prof d'arts martiaux tueuse professionnelle. Un roman "qui oscille savament entre profondeur et futilité", comme on peut lire sous des plumes critiques. Le problème c'est que les deux destins ne se sont pas encore vraiment croisés à la fin de cet opus I. Je crois que je vais attendre la parution en poche, le retour du soleil, des jolies filles sur les plages de Vendée, pour savoir ce que la secte des Précurseurs inflige à ses enfants traumatisés, et comment la jolie tueuse les infiltrera.
Je verrai ça dans l'ombre d'un parasol, avec seulement les pieds au soleil .

...On a vu ce que vous êtes,

Vous serez ce que je suis...

dimanche 6 novembre 2011

Une tribune anti-blog...

... par un blogueur que j'apprécie (référencé ici même).

http://francois-matton.over-blog.com/article-degout-des-blogs-87974777.html

Pourtant je ne partage pas cet avis. La seule bonne raison qui légitime qu'on propose des trucs à faire lire aux copains sur un blog, c'est d'en avoir envie. Après, personne n'est tenu d'y venir. Et pour moi, le fait d'être de temps en temps encouragé à poursuivre, par des personnes que parfois je ne connais pas suffit à mon bonheur. Et quand je n'ai plus de goût pour ça, je laisse passer du temps. Peut-être que ce blog s'éteindra de lui-même, en s'effilochant de loin en loin, mais pour l'instant, je trouve encore que c'est un superbe outil.
Ceci dit, sur le fait que le phénomène "blog" soit en perte de vitesse, c'est une évidence, la mode en est déjà passée. Peut-être une raison de plus pour s'y sentir au chaud.

Ressusciter le passé au cinéma,

c'est jamais de la tarte, et plus on s'éloigne dans le temps, plus le pari est compliqué. Ce qui pose le plus de problèmes, c'est l'évocation des mentalités individuelles et collectives, et le climat social, qui est une donnée souvent oubliée même des historiens. Je crains personnellement beaucoup les reconstitutions du Moyen-âge, parce qu'on en a tant vu et lu de tentatives d'évocations qu'on croit le connaître.
De même, quand on essaie de planter les décors de la France de 1913, il n'est pas facile de faire sentir le climat délétère qui faisait que la grande majorité des gens était passée dans le parti de la guerre, par l'action des journaux et de l'opinion qui s'entretient et s'enfle d'elle-même.

Peut-être plus tard essaiera t-on de montrer notre époque, en espérant qu'il sera possible de faire comprendre pourquoi, par l'action puissante d'une pensée unique portée par les médias, l'opinion est découragée de se rebiffer, et persuadée que l'on ne peut que soutenir les systèmes financiers et bancaires en faisant supporter tous les efforts par les populations déjà les plus fragiles...qu'il n'y a aucune autre solution...

Bref, cette introduction pour dire qu'on est allé voir ce film, qu'on a beaucoup aimé, mais que faire revivre le passé proche a aussi ses difficultés, lorsque le public a lui-même connu les milieux et l'époque choisis.
On s'est donc amusé à chercher les légers décalages, les petites incohérences anachroniques du film, planté dans la campagne près de St Malo l'été de 1979. C'est surtout dans la liberté de ton des adultes, sur l'évocation par les personnages de leur sexualité, par exemple, que l'on a pensé qu'il y avait un peu de transposition de notre société, trente ans en arrière. Mais ça peut se discuter. Peut-être y avait-il des familles où la parole était moins retenue par la pudeur et les contraintes religieuses...

























Sur la forme, Julie Delpy filme de très près, fait des portraits en gros plans prolongés, ce qui est un risque à prendre, si les acteurs ne sont pas bien dans leur rôle.
Mais nous, on les a bien aimés.

De passage dans le sud-Vendée, on a trouvé sur une plage ce caillou,

une espèce de marne compactée, pas très dure, et percée de trous très réguliers, permettant de faire un joli porte-crayons, pour peu qu'on tienne à le réutiliser de façon ridicule, comme une bouteille en pied de lampe.
Restait à savoir quoi qui creusait comme un fou des forages aussi réguliers.
J'ai trouvé, ça s'appelle la datte de mer, ou pholade, c'est une espèce de moule brun clair, qui réussit à dissoudre la roche en excrétant un liquide très acide. Elle crée ainsi son habitat. Faut le faire. C'est pas une moule toute bête, avec son bismuth à la noix, qui peut rivaliser. Patelle*, les gars !

















*Chapeau !, en mollusque.

samedi 5 novembre 2011

Ah oui, je voulais te dire,

il reste forcément quelque part une trace précise de tout ce que tu as fait sur cette terre.